Les sargasses, ces algues brunes qui envahissent les plages ne sont pas vraiment appréciées. En Bretagne, elles ne posent qu’une nuisance minime, mais en grande quantité, comme aux Antilles, elles s’avèrent toxiques et peuvent être dangereuses en plus de défigurer le littoral en empêchant les vacanciers d’en profiter. Heureusement, une entreprise bretonne leur a trouvé une utilité.
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Du plastique d’algues
La start-up bretonne Algopack, face à la nuisance de ces algues qui, en séchant, dégagent de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac, a décidé de leur trouver une utilité. La jeune entreprise est ainsi parvenue à produire du plastique à partir de ces algues. Solide et flexible comme le vrai plastique, il pourrait être une solution à plastique pétrochimique.
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D’ailleurs, ce plastique pourrait être également fabriqué à partir des algues vertes, le vrai fléau de la Bretagne. Cependant, de l’aveu même du président d’Algopack, la transformation de ces algues vertes et trop coûteuses par rapport à celle des algues brunes. D’ailleurs, pour assurer son avenir, la jeune entreprise doit encore résoudre la question des coûts et des volumes de production. Les premiers sont encore trop élevés et les seconds trop bas.
Beaucoup d’autres utilisations possibles
Les sargasses pourraient également permettre de produire, en plus du plastique, de la bière, de l’engrais et de l’électricité. Il faudra encore quelques années aux entreprises pour produire leur propre électricité avec des algues et pour se passer d’un comparateur comme Utilitywise, mais les sargasses pourraient remplir beaucoup de tâches à l’avenir.
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Si les sargasses pullulent, c’est à cause de la pollution au CO2, comme de nombreuses autres espèces d’algues. Elles sont dangereuses pour la santé des hommes et bouleversent de nombreux écosystèmes, mais les scientifiques et les ingénieurs y voient une opportunité pour l’avenir d’une certaine industrie qui pourrait peut-être réussir à accorder une production de masse et l’écologie.
Les limites de l’exploitation des algues
Cependant, il ne faudrait pas non plus aller trop vite en besogne. Les algues, même si elles disposent d’un très fort potentiel et que leurs utilisations sont multiples, connaissent de nombreuses limites. Déjà, si Algopack connaît des problèmes pour produire en masse, ce n’est pas pour rien : la récolte des algues est fastidieuse et aléatoire.
Il arrive qu’il soit impossible, pendant plusieurs jours, de trouver suffisamment de sargasses sur les plages pour maintenir une production importante. Résultat, la production doit s’arrêter et l’entreprise perd de l’argent. Enfin, si récolter les algues directement dans la mer semble être une solution, il faut comprendre qu’elles servent de refuge à de nombreux poissons et qu’une industrialisation massive de leur utilisation pourrait être catastrophique pour l’environnement.
Pour répondre à ce problème, certains scientifiques explorent depuis plusieurs années les techniques de culture d’algues dans des bassins. Cette solution est prometteuse, notamment par ce que les algues absorbent aussi du CO2 pendant leur développement. Un cercle qui semble donc, pour le moment, vertueux.